Ezzar:A ce rythme le piment sera vendu à 6DT et l'huile d'olive à 10DT
Abdelmajid Ezzar, président de l’UTAP, était l’invité de Midi-Show dans sa version du vendredi 2 septembre 2016. Il a parlé de la situation de l’agriculteur et celle du secteur.
En effet Ezzar dit que les moutons ont coûté cher aux agriculteurs. Il a dit que, compte tenu de la capacité d’achat réduite du citoyen, il est probable que peu de tunisiens sacrifient cette année.
« Si les moutons de l’Aïd ne se vendent pas, ce serait catastrophique pour les agriculteurs parce qu’ils ont dépensé de l’argent pour les nourrir. Ce genre de moutons ne s’achète pas par les bouchers. Les agriculteurs vont donc les garder et seront obligés de dépenser davantage pour les nourrir ».
Il faut une politique de prévention contre les transformations climatiques
Ezzar ajoute que des milliards de pertes et de dégâts ont été causés par le manque de pluie et les transformations climatiques, notamment le vent. Il a toutefois ajouté que si la sécheresse et les transformations climatiques semblent être un problème mondial qui accapare l’intérêt de tous, la Tunisie semble opter pour la politique de l’autruche.
« En Tunisie, on n’en parle pas. Pourtant, les pays du monde entier en discutent et s’y préparent. Et je dois dire que les transformations climatiques ne font que commencer et vont bien perdurer. Si on va croiser les bras et dire que c’est la volonté de Dieu, un jour on ne trouvera même plus de quoi manger », dit-il.
A ce rythme, il faut s’attendre à une grande hausse de prix.
L’invité de midi-show dit que la solution pour faire face aux perturbations climatiques est de prendre en considération les résultats des recherches scientifiques, de trouver des solutions pour s’approvisionner en eau. « Il nous faut toute une stratégie et ce n’est pas du ressort de l’agriculteur ! Il faut qu’il y ait une véritable volonté politique pour prévenir les catastrophes de la nature. Autrement, c’est le consommateur qui sera le premier à en souffrir.
Aujourd’hui, les serres à Monastir qui avaient un taux de capacité de 60 millions de m2, ne disposent plus que de 2 millions de m2 ! Nous sommes vraiment en danger. Les agriculteurs ont peur de planter. S'ils plantent, ils risquent gros. Les légumes se feraient rares et le piment qui se vend à 2 dinars, sera commercialisé bientôt à 6 dinars si déjà on arrive à le trouver sur les marchés. Il faut qu’on ait conscience que les répercussions ne touchent pas seulement les agriculteurs, mais aussi les consommateurs. Les régions d’irrigation, ne peuvent plus survivre, l’Etat est incapable de fournir l’eau. C’est, hélas une réalité !
Pour ce qui est des olives, Ezzar dit qu’on n’a malheureusement pas su préserver la stabilité et la pérennité de ce créneau. « Le litre de huile d’olive, sera au meilleur des cas vendu à 10 dinars. Et ce, parce qu’il n’y a pas eu de stratégies pour stabiliser le système de production !
Les pertes des agriculteurs
Abdelmajid Ezzar ajoute qu’on enregistre 2 milliards de dinars de perte pour l’agriculture. Il ajoute qu’en parallèle, ces derniers sont accablés par les dettes. « Plus de 1161 milliards de dettes et avec un taux d’intérêt de 770 milliards : voici les chiffres des sommes à payer par les agriculteurs. Comment ces derniers vont survivre ? Ce que nous autres à l’UTAP suggérons, ce n’est pas de supprimer totalement les dettes, mais de ne payer que le prix brut du fond sans intérêts. Autrement, ceci se répercutera sur tout le monde"